• (Post chiant d'une chieuse qui se fait chier...)




    Il y a quelques temps, j'avais fait en ces lieux mon mea culpa : je suis une instable, je l'avouais, et je me lasse très vite de tout.

    Particulièrement de mes boulots.

     

    Je suis à nouveau en crise.

    Profonde.

     

    Mais cette fois-ci, je refuse de m'en attribuer l'origine : c'est le boulot qui est lassant, pas moi qui me lasse vite.

     

    Je m'explique.

     

    Ma profession échappe à 90 % au droit du travail.

    Il y a certes des avocats salariés, mais ils ne représentent qu'une frange marginale de la profession, soit environ 10%.

     

    Les autres sont installés ou associés (nous les regrouperont sous le vocable de « patron »), ou collaborateurs.

     

    La collaboration en cette profession n'a rien à voir avec celle de 1940 : elle n'entraîne aucune amélioration du niveau de vie.

    Il s'agit d'un mode d'exercice à part, que les autres professions libérales nous envient et réclament, qui avait une justification historique (on se formait auprès d'un Maître...) mais est devenue au fil du temps de l'exploitation.

     

    En gros, et parce que vous n'en avez finalement rien à faire, un avocat (collaborateur) offre sa force de travail à un autre (patron), sans perdre sa liberté, en échange d'une partie des honoraires du cabinet d'accueil (la rétrocession).

    Pour simplifier, vous pouvez assimiler cela à de la sous-traitance.

     

    Le collaborateur libéral n'est pas le salarié du patron : ce dernier n'a donc aucune prise sur ses horaires, sa liberté d'avoir une clientèle personnelle, son indépendance d'esprit.

     

    En théorie, le collaborateur devrait pouvoir travailler quand et comme bon lui semble, pourvu que les dossiers soient traités, et même rendre un dossier à son patron qui lui semblerait contraire à ses opinions, recevoir et traiter sa clientèle personnelle au cabinet d'accueil et utiliser les moyens dudit cabinet pour ce faire.

    La collaboration devrait être un tremplin vers l'installation : le collaborateur se forme aux côtés de son patron (et s'assure un revenu minimal fixe) tout en développant sa clientèle personnelle, jusqu'à le quitter.

    En échange de quoi, les charges professionnelles sont à sa charge.

    Non assujettissement au droit du travail donc.

    Avec, en contrepartie, la rupture libre du contrat pour les deux parties, sans motif ni indemnités, ni même procédure formelle.

    Et donc sans chômage après.

     

    En théorie.

    Parce qu'en pratique, le collaborateur a souvent des horaires fixes, des ordres à exécuter, et à peine le temps (lorsque ça ne lui est pas interdit, même si déontologiquement c'est une faute) de traiter ses dossiers personnels.

     

    Il se retrouve donc en situation de salariat, sans en avoir les avantages : virable du jour au lendemain sans raison, il n'a que peu de repos ou vacances, travaille 70 heures au lieu de 35, a un congé maternité réduit (lorsque le contrat n'est pas tout bonnement rompu à l'annonce de l'heureux événement, alors qu'aucune indemnité de secours ne sera versée après...), gagne une misère et paie 50% de charges dessus à la place du patron qui l'aurait fait s'il l'avait salarié et ne peut en sortir puisqu'il n'a pas de clients personnels.

    Collaboration rime donc plus souvent avec exploitation qu'avec expansion.

     

    A titre indicatif, sachez qu'à Paris la rétrocession moyenne d'honoraires en première année d'exercice est de 2300 euros par mois (n'oubliez pas que les charges sont à payer ENSUITE), et en Province, 1200 euros.

    A titre de rappel, vous noterez que l'avocat débutant a au moins une maîtrise en droit et un CAPA (donc bac+5), sachant que 95% des avocats qui prêtent serment de nos jours ont au moins un troisième cycle, et 50% en ont deux.

    Moi-même, je possède une double formation (scientifique et juridique), un troisième cycle, un anglais courant et une spécialisation particulière, outre mon expérience qui n'est plus celle d'un débutant.

    Devinez ma rétrocession d'honoraires...

     

    Bref, tout ça pour vous dire que j'en ai marre.

    Aujourd'hui, je me suis tirée tôt, en claironnant à mes patrons que j'allais profiter du soleil.

    Imaginez leurs têtes.

     

    Parce que je n'exerce pas une profession libérale pour être réduite en esclavage.

    Parce que je refuse d'aliéner ma liberté pour ... euros (vous n'avez toujours pas deviné ?).

     

    J'en suis à ma troisième collaboration.

    J'ai quitté mon premier patron parce qu'il était avare et ne me payait jamais, croyant sans doute que le plaisir de traiter ses dossiers merdiques était une juste récompense.

    On m'a dit que j'étais folle, qu'il était impensable de n'avoir pas de patron et que je n'avais qu'à prendre mon mal en patience : après 10 ans de sacrifices, je pourrais envisager d'aller voir ailleurs.

    Au secours ! Les moutons voulaient me faire regagner le troupeau.

    J'ai trouvé un deuxième patron.

    Dossiers intéressants et bonne rétro, mais horaires de folie : 8 heures-22 heures les bons jours. Et patron barge.

    Je suis partie à nouveau, me jurant de ne plus jamais me laisser avoir.

    Je me suis « installée ».

    Moins de fric, mais plus de liberté.

    Et là où il n'y a pas de gène, il y a du plaisir.

    Mais l'URSSAF a voulu ma peau.

    Donc retour en collaboration pour payer ma régularisation de charges (les premières années, les charges sont forfaitaires. On régularise ensuite sur ce qui a été perçu, d'un seul coup. Aïe).

    Et me voilà en quelques mois à peine à pleurer chaque jour de traiter des dossiers de merde (parce que, vraiment, mes patrons n'ont que des dossiers de merde), à ne pas prendre mes arrêts maladie, à faire sauter mes audiences personnelles pour assister aux leurs (et donc faire sauter mes honoraires...), à perdre ma vie à la gagner.

    Enfin, la gagner, c'est un bien grand mot.

    Parce qu'il me donnent...Devinez !

    Arf.

     

    Voilà pourquoi depuis quelques jours je suis déprimée.

    Je lutte contre l'ennui.

    Je lutte contre la rage d'être exploitée.

    Je lutte contre l'envie de me barrer.

     

    Je préfère bouffer de la vache enragée parce que je suis libre, que du caviar, euh, que dis-je ?... que des pâtes parce que  je « collabore ».

     

    Je vais partir...

    Hein, je vous le dis, je vais partir...

     

    Retenez-moi ou je fais un malheur !


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  • Maîtresse

    Heaven et Maîtresse m'ayant inspirée, je teste les explications de Charmeur. Et voilà le résultat!

    Wow!

    Chuis fièèèèèèèère!


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  • Du moins, je l'espère.

     

    Aujourd'hui, je l'ai snobé.

    Il est allé voir ailleurs si j'y étais.

    Les choses étant rentrées dans l'ordre, j'ai rattrapé mon boulot en retard.

    C'est fou le temps qu'on ne perd pas à ne pas expliquer ce qu'on fait !

    J'ai abattu un travail colossal.

    J'ai d'abord demandé à un juge de mettre en détention provisoire un type.

    Puis j'ai menacé un autre type de le traîner devant un Tribunal correctionnel s'il ne payait pas sous huit jours.

    J'en ai cité un troisième à comparaître pour du fric aussi.

    J'ai plaidé contre un confrère et l'ai empêché de déposer une pièce fondamentale pour son dossier.

    J'ai pris diverses écritures disant qu'un tel est un escroc, qu'un autre est un esclavagiste, et un troisième un usurier.

    Bref, j'ai craché sur tout le monde et j'ai adoré.

    Heureusement que la peine de mort a été abolie, sinon, avec l'énergie qui me restait, j'en aurais fait guillotiner deux ou trois.

     

    Une bonne journée, donc.

    Elle aurait été meilleure si j'avais encaissé des honoraires.

    Mais ce n'est que partie remise.

     




     

    Allez, avant que vous ne vous décomposiez devant tant de cruauté, j'étoffe mon propos.

     

    J'ai été méchante avec le bulot, certes, mais j'ai de bonnes raisons : j'ai assez enseigné dans ma vie pour n'avoir pas à me forcer à prendre sous mon aile un élève qui n'est pas le mien.

    Car après tout, ce n'est pas MON stagiaire, mais celui d'un confrère que j'ai décidé de mettre face à ses responsabilités.

    En l'occurrence, face à SON coton-tige.

    Qui, dégoûté d'obtenir à ses questions au mieux un « pas le temps ! », au pire un « groumpf », s'en est allé quérir du travail auprès de son véritable maître de stage, bien moins sympa que moi, mais aussi bien moins occupé.

    Ledit confrère a bien essayé de me recoller le crampon pour mon audience de 14 heures.

    Mais en entendant ma réponse (« impossible, Chambre du Conseil », qui signifie « interdit au public »), il a capitulé.

    Et tous les deux filent désormais le parfait amour. Il fallait juste qu'ils se rencontrent.

     

    Quant au premier type pour qui j'ai sollicité une détention provisoire, il s'agit du violeur d'une cliente qui s'entête à lui pourrir la vie malgré l'interdiction qu'il a d'entrer en contact avec elle. Il la menace des pires représailles si elle ne retire pas sa plainte. L'ayant envoyé à l'hôpital la semaine dernière, il a prouvé qu'il n'était pas prêt à respecter son contrôle judiciaire. Pour la survie de ma cliente, je me devais de l'envoyer à l'ombre.

     

    Le deuxième est un père défaillant qui, outre qu'il n'a pas payé la pension pour ses gosses depuis 1999, a vidé les comptes bancaires de son ex-femme en prétextant n'avoir pas divorcé, la laissant dans une misère noire. Je n'exclus pas d'engager la responsabilité de la banque.

     

    Le troisième est un abruti qui, non content d'avoir rendu une femme aveugle avec un tesson de bouteille, ne paie pas les dommages et intérêts ni les frais médicaux, prétextant n'avoir pas d'emploi. Et pour cause, ce type est millionnaire et n'a nul besoin de travailler. Il dépense son fric en boisson dans les clubs et agresse les filles qui le repoussent. Charmant, donc.

     

    Le confrère qui voulait déposer une pièce arguait qu'elle était hypranécessaire, quatre mois après la clôture de l'instruction, alors qu'elle est datée de l'année dernière. Tout ça pour faire durer encore la procédure et engranger, s'il gagne, ce que je me ferai un plaisir d'empêcher, des intérêts plus conséquents. Sans oublier de réclamer à ses clients des honoraires supplémentaires pour ces rebondissements, naturellement indépendants de sa volonté. Limite malhonnête.

     

    L'escroc est un homme qui compte faire payer à une femme une somme qu'elle lui a déjà payée en espèces sans demander de reçu, alors même qu'elle ne la lui devait pas.

     

    L'esclavagiste a fait travailler mon client deux ans sans le payer au moins le SMIC et en le faisant dormir dans un placard à balais (littéralement) qu'il nommait logement de fonction. Bon, le client est truffe, mais quand même...

     

    L'usurier, arf... je vous passe les détails, le terme parle de lui-même.

     

    Quant à mon regret de n'avoir pas encaissé d'honoraires, il est très légitime si l'on considère que je travaille presque gratuitement lorsque les clients sont indigents. Et que j'ai dû « acheter » de l'argent pour payer mon URSSAF.

     

     

    Vous voyez bien que je ne suis pas si méchante.

    Je défends la veuve et l'orphelin en somme.

     

     

     

    Au moins une fois par mois.

    (rire sardonique)





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  • Bannière cleo

    bannière cleo2

    Bannière new

    Wow.

    Je suis méga-fière de ma bannière.

    Outre que c'est un exploit informatique pour moi, je sens qu'il y en a un qui va apprécier cette autopromo à peine humble.

    Deux bonnes raisons d'oublier qu'elle n'est pas parfaite.

    Et que j'ai perdu six heures, et 5 autres versions, pour en arriver là.


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  • -         Tu es mon prisonnier : je fais ce que je veux de toi, dit la fille.

    -         Hum. Je sens que ça va me plaire... répond le garçon. D'accord. On dirait que tu serais ma maîtresse et que je devrais te servir pour ton plus grand plaisir... D'abord tu me demanderais de...

    -         Tiens. Mets ça.

    -         Beuh... des collants ? Ça cadre moyen dans ce que j'avais prévu...

    -         Oui. Et ça aussi.

    -         Une jupe ? Et des chaussures de filles ?

    -         Silence ! le prisonnier obéit !

    -         Mais... tu m'inquiètes !

    -         Habille-toi et tais-toi !

    -         Scrogneugneu... Mais qu'est-ce qui se passe ici ? Tes fantasmes deviennent de plus en plus bizarres... Et y a pas de place pour le paquet dans ce truc...

    -         Bon. Maintenant que tu es prêt, tu te mets en position. Allongé, jambes en l'air.

    -         Je ne comprends rien, mais je suis le prisonnier, donc j'exécute.

    -         Plus hautes les jambes !

    -         Ah non ! pas de photos !

    -         Chut !

    -         Pas de photos !

    -         Mais c'est pour le blog...

    -         Quoi ! Mais ça ne va pas ! Tu ne comptes quand même pas mettre une photo de moi en jupe sur ton débile de blog ?

    -         Si.

    -         Là ça va trop loin... Que le monde entier voie ton Q, déjà, c'est limite. Mais qu'en plus on croie que je me travestis pour le plaisir, c'est hors de question !

    -         Arrête de bouger, les photos sont floues !

    -         Ça suffit ! Je savais quand je t'ai rencontrée que tu avais des penchants lesbiens, mais je n'avais pas imaginé que ça pourrirait à ce point nos relations ! Et après ? Tu veux que je me fasse poser des seins peut-être !

    -         Meuh non ! primo, mon lesbianisme n'est pas prouvé. J'ai tué les témoins. Deuzio, les seins : tu les prendras bien gros. Tertio, c'est juste que j'ai un projet.

    -         Me vendre aux pervers ?

    -         Rhoooo... J'ai déjà payé mon URSSAF... Non, je veux juste illustrer une démonstration.

    -         Quelle démonstration ? « Je suis folle mais je ne me soigne pas » ?

    -         Non. Vois-tu, tous ces Ecossais en kilt m'ont rappelé que les mecs sont nuls en travestis.

    -         Hein ?

    -         Tu mets une jupe à un garçon, et ils voient la plus belle fille du monde...

    -         Deux ?

    -         Donc, je balance tes jambes sur mon blog. On croira que ce sont les miennes.

    -         Je refuse !

    -         Puis je fais un post sur le sujet. Personne ne réagit. Je laisse passer un peu de temps et je trahis le secret.

    -         C'est moi que tu trahis ! Et si mes potes me reconnaissent, de quoi j'ai l'air ?

    -         T'inquiète ! Ils se sentiront tellement miteux d'avoir bavé devant tes jambes qu'ils n'oseront rien te dire...

    -         Pas bête... Et on peut voir qui les mate, que je sache qui sont les pervers de mon entourage ? Tiens, donne moi des bas plutôt, l'expérience sera plus probante...

    -         Dis donc !

    -         Ben quoi, c'est scientifique !

    -         Va t'épiler les jambes d'abord.

    -         Aïe. Non. On s'en tient aux collants. Mais je choisis la jupe.

    -          ?

    -         Je veux du cuir...

    -         Beuh...

    -         Une belle fille comme moi mérite ce qu'il y a de mieux !

    -         Arf.

     

    Dont acte.


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