• - Toc toc...

    - Revenez plus tard. Les travaux sont en cours d'achèvement.

    - Ah.


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  • Party time!

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  • On s'absente 5 minutes, et quand on revient, y a plus personne!

    Et ça laggue.

    Lenteur et solitude.

    Désespoir!


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  • Il y a quelques heures, alors que je traversais la place, me rendant du Palais au cabinet de mon analyste, je fus amusée par la vue d'une camionnette bleue affublée de haut-parleurs scandant une chanson que Staline n'aurait pas reniée, à propos de drapeau rouge de la liberté et autres vœux pieux.

    Trois types l'écoutaient, pénétrés.

    Il s'agissait d'une manifestation d'employés CGT de GDF contre la probable privatisation de leur entreprise.

     

    J'arrive chez le bourreau, pose la tête sur le billot et débite ce qui passe en elle consciencieusement.

    Une demi-heure et 58 euros plus tard, je traverse à nouveau la place pour me rendre au Palais, parce que faut pas charrier, j'ai un métier moi, Môssieur.

    Les CGTistes sont passés à dix.

     

    Je fais mes affaires et sors du Palais par l'entrée principale (c'est comme pour l'ordinateur : pour l'arrêter, il faut cliquer sur démarrer).

    Quand soudain, l'envie de fumer une cigarette me prend (ma mère hurlerait de me savoir fumer dans la rue, mais c'est justement pourquoi je me déleste régulièrement de 58 euros auprès d'un rétrécisseur de têtes : pour supporter l'image de ma mère furibonde de ma désobéissance).

     

    La clope au bec, je fouine dans mon sac, à la recherche d'un hypothétique briquet, sans me rendre compte que, comme dans un film d'Hitchcock, des nuées de GDFiens se sont posées sur la place et qu'un  étrange silence s'est fait.

    Je sursaute quand l'un des oiseaux donne le signal de départ des revendications en hurlant dans son porte-voix.

     

    J'ai un peu peur, ce qui augmente mon envie de nicotine.

    Pas de briquet.

    Au fond du sac de Mary Poppins, une boîte d'allumettes, marquée « la Rucola ».

    Au fond de la boîte, une allumette.

    Victoire.

     

    Alors que j'allais me livrer au périlleux exercice d'allumer une cigarette avec une allumette sur une place exposée au vent, un des bleuets s'approche de moi à tire-d'aile, et dans un souffle, fatal à mon addiction, me demande :

     -         Vous êtes pour ou contre la privatisation de GDF ?

    -         Je ne réponds jamais aux sondages sans contrepartie, rétorquè-je, fumasse de ne pas fumer,

    -         Ce n'est pas un sondage. C'est de la Nation qu'il s'agit.

    -         Ah ! si c'est la Nation... Je ne réponds alors qu'à l'appel des urnes. Et je n'entends rien sonner. Z'avez pas du feu ?

    -         L'avenir ne vous intéresse pas ?

    -         L'avenir, mon bon Monsieur, nul ne peut le prédire. J'ai déjà assez de mal à me souvenir où se trouve la Rucola où j'ai chopé cette boîte d'allumettes dont vous avez gâché le dernier élément. Je ne vais pas, en plus du souvenir du passé, m'embarrasser de considérations oiseuses sur le temps qu'il va faire demain. Alors, l'avenir, le vôtre ou le mien, je le laisse venir, justement, et on verra bien. Vous qui êtes dans le métier, z'auriez pas un allume-gaz avec lequel j'allumerais ma cigarette, bien qu'on ne fume pas où se trouvent des agents GDF ?

    -         Vous vous foutez de moi ?

    -         Certainement pas. En toute matière, il vaut mieux s'adresser à un spécialiste et vous me devez une allumette.

    -         Vous êtes folle ! Et inconséquente ! C'est votre avenir aussi !

    -         Bon, vous voulez savoir l'avenir ? Dans cinq minutes, on déplorera la mort d'un agent GDF, assassiné par une toxico en manque de nicotine. Et il n'est pas certain qu'un ou deux gazoducs ne sautent pas prochainement.

    -         Pauvre France !

    -         J'vous l'fais pas dire. Et bonjour chez vous.

     
    C'est vrai, quoi : i m'embête çui-là !

    Je paie déjà assez cher un taiseux pour analyser le passé afin de supporter le présent. Je ne vais pas en plus m'embarrasser de l'avenir...

    Ça ne passe pas assez vite, selon lui ?

     

    Deuxième boîte d'allumettes, « La Maison Rouge », vide.

    Je vois où c'est, mais pas quand j'y suis allée pour la dernière fois.

    Je perds la mémoire en plus.

     

    J'entre dans un bar-tabac pour acheter un briquet.

    Pas de monnaie.

    Pas de CB pour 1,50 euros.

    Ca se complique.

     

    Je devrais peut-être arrêter de fumer, pour préserver mes nerfs et ma santé.

    Mon avenir se joue peut-être maintenant.

    L'avenir, encore !

     

    Je rentre et vide tous les tiroirs à la recherche du feu sacré.

    Pas de briquet.

    Cinq boîtes d'allumettes, aux mentions diverses qui ne m'évoquent rien. Toutes vides.

     

    Au fond d'un tiroir, un morceau de papier gribouillé : Justice conflits, amour OK, santé attention, perte d'argent.

    Mais qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire ?

    Mon passé m'échappe décidément.

    Ah ! Oui, il s'agissait de l'avenir !

     

    Quelques semaines auparavant, alors que je zonais une fois de plus sur le Net, j'étais tombée sur un site de voyants qui proposaient dix minutes de consultation gratuite.

    Ne négligeant aucune économie, j'avais appelé le médium.

     

    Tirage du tarot à l'autre bout du fil (plus vite, Monsieur l'expert, parce qu'en fait de gratuité, il faut tout de même compter le téléphone que je paie, et le temps que je perds, or le temps c'est de l'argent), et diagnostic : ça va, ou presque.

    Ah ?

    Il voit des problèmes en Justice, des conflits possibles, beaucoup d'avocats, de juges, des papiers...Méfions-nous !

    Je note.

    Je me tais, mais je me marre : prédire un passage au tribunal à un avocat, c'est extralucide !

    Amour : on m'aime.

    Je note, et décide que je poserai la question le soir-même à celui qui met mes bas au lave-linge en programme 90 degrés, au cas où il ne serait pas là par erreur, juste pour le confort d'avoir un toit. Quel heureux hasard en effet s'il s'agissait d'un amoureux potentiel... (Réponse de l'intéressé gardé à vue : - Aïe, mais oui ch't'aime, tu le sais bien ! - Bon, j'éteins la lampe. C'était juste pour vérifier que mon voyant était bon. - Ton voyant ? Mais tu ne crois en rien. As-tu oublié que le métier de devin est interdit ? Tous des charlatans. Tu devrais te méfier. On ne sait pas ce qui peut arriver avec ces gens-là ! - Il ne m'a rien prédit de tel, or s'il devait m'arriver quelque chose, il le saurait ! - Tu es folle... - Et maintenant tu t'en prends à mon psy !)

    Santé : méfiez-vous, un coup de froid est vite arrivé.

    Je note : bientôt l'automne, penser à ranger le maillot de bain. Ne pas aller nue au boulot. Bien vu !

    Argent : aaaaaaaaaaaaaaaaaaaah... un problème...

    -         Quoi ?

    -         Une perte prochaine.

    -         Non ?

    -         Si !

    -         Quand ?

    -         Bientôt !

    -         C'est la fourrure ? Je sais que c'est la fourrure. Je culpabilisais en l'achetant. C'est vrai, une fourrure en plein mois d'août, ce n'est pas raisonnable... Mais elle n'était pas chère. Et c'est du lapin. Ce n'est pas grave, le lapin. Il n'a plus besoin de sa peau quand on l'a mangé. Personnellement, je ne mange pas de lapin, mais je connais des gens qui en mangent. Alors c'est pas grave. C'est pas du bébé phoque. Je sais, c'est une perte d'argent. Je sais, je sais, je sais. Je n'aurais pas dû. Bon, alors, avec le débit différé, à la fin du mois, je perdrais le prix de cette fourrure, parce que c'est vrai que je ne la mettrai jamais. Voilà.

    -         Non.

    -         Quoi, non ?

    -         Ce n'est pas la fourrure. Je ne vois pas de fourrure dans les cartes.

    -         Vous avez une carte fourrure ? Parce que j'ai acheté un jeu de tarot et je ne vois pas la carte fourrure...

    -         C'est fini.

    -         Quoi ?

    -         Les dix minutes gratuites.

    -         Nooooooooooooooooooon !

    -         Si.

    -         Mais vous ne pouvez pas me laisser dans l'incertitude !

    -         Il y a bien un moyen...

    -         Lequel ?

    -         Une consultation complète.

    -         D'accord, mais je veux tout savoir alors : amour, gloire et beauté. Et l'argent. Beaucoup d'argent.

    -         On ne choisit pas.

    -         Si.

    -         Votre numéro de carte ?

    -         Lisez-le dans les vôtres !

    -         Je vous fais un prix.

    -         J'accepte. Mais c'est bien parce que c'est vous. Moi, vous savez, je ne crois en rien.

    -         Je sais.

    -         Nooooooooooooooooon ?

     

    Une demi-heure plus tard, j'avais appris que des procès étaient en vue, qu'un homme m'aimait, et que je pourrais attraper un rhume. Sur l'argent, les cartes restaient floues. Pas moyen de contrer cette perte à l'origine indéfinissable.

    Bon.

     

    A la lecture de l'extrait de compte suivant, atchoum !, je m'aperçus qu'une perte était effective : 60 euros m'avaient été débités par le tarologue-bobologue, pour 30 minutes de conversation.

    Effectivement, du gratuit payant et sans révélation, c'est une perte sèche.

     

    Quel talent, ce voyant !

    Il avait tout vu. Moi rien.

     

    Et j'aurais mieux fait de m'en tenir là.

    Parce l'avenir, à ce prix-là, mieux vaut s'en passer.

     

    Je me fous donc de la privatisation de GDF.

     

    De toutes façons je n'achèterai pas d'actions.

    J'arrête les frais.

     

    D'autant plus que je ne vois pas pourquoi j'achèterais à l'avenir une partie de ce qui m'appartient déjà en totalité aujourd'hui.


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  • Non, n'y voyez là aucune pédophilie (tout au contraire, j'aime l'homme, le vrai).

    Mais, j'adore les jeunes.

    Spécialement les jeunes cons.

    Le seul privilège d'avancer en âge est de trouver chaque jour un peu plus de jeunes cons à titiller.

    J'aime les agacer.

    Les pousser dans leurs retranchements.

    J'ai été pionne, très second degré, avec la cravache et tout et tout.

    Ils n'ont jamais compris l'ubuesque de la situation.

    Fantastiques de connerie.

    Et je dois dire qu'aujourd'hui, je suis vernie : ils sont nombreux sur ce site.

    Du raciste au pipi-caca-j'emmerde-tlm-é-ché-pô-parlé...

    Merci, Merci, Merci.


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