• Cher Monsieur Pfizer,


    Depuis quelques temps, je suis submergée de publicités encombrant ma boîte aux lettres électronique et vantant les mérites de vos produits, et particulièrement le Viagra.

    "This is what your girlfriend desires, don't make her wait!", dites-vous...

    Certes, vous m'avez comprise.

    Je ne veux frustrer personne : j'aime faire plaisir.

    Mais je n'ai pas de girlfriend.

    Et je ne suis pas un homme.

    Pourriez-vous me laisser tranquille s'il vous plaît, parce qu'à force, ça devient pénible de se faire taxer de travesti dès qu'on ouvre son courrier, surtout par un taulier aussi rapace que vous?

    D'avance merci.

    Salutations distinguées.

    PS : notez qu'on adresse ses salutations distinguées à un inférieur. On le "distingue", lui donnant ainsi plus d'importance qu'il n'en a. J'ai donc choisi sciemment de vous saluer de la sorte, Monsieur le Pollueur. Sachez m'en gré.


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  • Bon, il y a quand même un truc qui m'a fait hurler de rire aujourd'hui.

    Il est possible que ça ne vous amuse pas, parce que je me marre rarement au même moment que les autres.

    Je vous le livre quand même.

    Lorsqu'on assiste un gardé à vue, il est d'usage de vérifier que ses droits lui ont été notifiés.

    Parmi ceux-ci, il y a la possibilité de faire prévenir un membre de la famille, un proche ou son employeur (bizarres ces gens qui pensent à leur boss plutôt qu'à leur mère mais bon...).

    Donc cet après-midi, je me livrais à cet exercice passionnant:

    - Vous a-t-on cité vos droits?

    - Oui.

    - Pouvez-vous me les lister?

    - Alors... Le médecin...

    - Oui.

    - L'avocat...

    - Oui.

    - Et le coup de fil à un ami.

    - Hein?! Le "coup de fil à un ami"?! 

    - Oui, mais j'ai pas encore pu appeler...

    - Bwouf...? Rappelez-moi le motif de la garde à vue...

    - Recel de vol...

    - Et qu'avez-vous recelé?

    - Une télé...

    Arf.

    M'en serais pas douté, tiens...

    Ben moi, ça me fait rire.


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  • Ma concierge rend la justice : mon post à la Tschok (ou à la con, mais il n'y a pas de synonymes dans cette phrase).

     

    Tremblez, justiciables : les juges de proximité s'occupent désormais de vous !

     

    http://www.service-public.fr/accueil/justice_prox_4000euros.html

    En gros, c'est comme si vous confiiez votre divorce à votre concierge. Ou votre succession à votre buraliste.

    L'assurance de parler de beaucoup  de choses (le temps, les rhumatismes et autres), mais pas de droit.

     

    On avait déjà les Conseils de Prud'hommes et leurs décisions délirantes (tout avocat sait que l'on ne commence à être sérieux qu'en appel).

    On a maintenant les juges de proximité, « juges de l'approximation », comme on les appelle.

     

    Je vous passe le réflexe corporatiste qui considère qu'on marginalise toujours plus l'avocat, contribuant ainsi au désamour du client pour cette  profession.

    Il est en effet une manie déplorable en France de considérer que les avocats sont inutiles et que le vulgus pecum peut se défendre, et même maintenant juger, seul.

    Que la plus-value de l'avocat est nulle.

    Que cette profession vous parasite.

     

    Je vous passe ces considérations, parce que je sais que vous avez été contaminés par les pouvoirs publics et pensez que l'avocat ne sert qu'à vous piquer votre fric.

    Vous ne vous rendez même plus compte que ce faisant, vous êtes manipulés.

    Obéissants, vous adhérez à cette thèse sans même savoir ce qu'elle cache : la volonté de faire taire le seul contre-pouvoir capable de dénoncer les atteintes aux droits des citoyens.

     

    Je vous passe donc ces récriminations, parce que je sais que dès que vous aurez perdu, à vous défendre seul, un dossier (tellement perdu que vous ne saurez même plus s'il est possible de faire appel), vous comprendrez à quoi nous servons.

     

    Je me concentrerai donc sur vous.

     

    Lorsque je me plains de ces faux juges, je vous parle de vous et de votre fric.

    Je vous parle du risque que vous encourez à confier votre « vie quotidienne » à des amateurs.

     

    Car tel est l'enjeu.

    On nous a vendu les juges de l'approximation comme le moyen de désengorger la justice, au prétexte que certaines matières n'auraient qu'une importance secondaire.

     

    Mais on se retrouve avec des nuls qui jugeront à terme presque 30% des litiges !

     

    Et lorsque l'avocat interviendra pour relever appel, voici ce qu'il s'entendra répondre par l'employé de Mairie « faisant fonction » de greffier (arf, encore un nul) :

    -         Ben, pourquoi faire appel puisque votre client a eu du sursis ?

    -         MAIS PARCE QUE CE N'EST PAS LUI LE PROPRIETAIRE DE LA VOITURE !

    Vécu.

     

    Car oui, j'ai dû faire appel d'une décision d'un juge de proximité qui avait condamné un type à payer l'amende rattachée à une plaque d'immatriculation (le conducteur avait brûlé un feu rouge), alors que ce type, mon client, ne possède pas la voiture portant ladite plaque, ni ne l'a jamais conduite.

     

    Citation délivrée à la mauvaise personne (ça commençait déjà bien...).

    Enchaînement ubuesque.

    Le client croit que le tragique de la situation sautera aux yeux de son concitoyen devenu juge.

    Il ne voit donc pas l'utilité de se faire assister d'un avocat.

    Erreur fatale : il fallait au moins une personne dans ce dossier qui connaisse la procédure et les lois.

     

    Car il semble que chez les juges de l'approximation et leurs « greffiers », on ne s'embarrasse pas de ces détails que sont la loi et la procédure.

     

    Le juge avait trouvé que ce n'était pas bien de brûler un feu, et avait de ce fait condamné à une amende.

    Avec sursis, car mon client avait un casier vierge (encore heureux... je n'ose imaginer ce qu'il aurait eu sinon).

    Mais JAMAIS il n'a voulu entendre ledit client qui lui parlait de faits juridiques : « je ne possède ni ne conduis cette voiture, donc je ne suis pas responsable ».

    Il aurait fallu qu'il pense en droit.

     

    Or en France, on juge en droit et non en équité.

     

    Juger en droit, c'est considérer que Robin des Bois est un voleur, avec peut-être des circonstances atténuantes.

    Juger en équité, qu'il est un héros, à récompenser.

     

    Alors, oui, Robin est follement romantique.

    Surtout à la télé.

    Parce que lorsqu'un juge de l'approximation aura décidé que votre Robin de voleur ne vous doit rien parce que vous possédez déjà trop, je crois que vous ferez la gueule (j'anticipe à peine).

     

    Mais il sera trop tard pour protester : le juge de proximité est une réalité, aux pouvoirs renforcés depuis peu, et personne ne veut entendre les avocats, ces requins parasites, qui râlent.

     

    Le droit, le juge de proximité s'en fout.

    Il est là pour désengorger les tribunaux.

    Et l'erreur judiciaire est son quotidien.

     

    Le droit, il s'en fout, vous dis-je.

    Comme vous.

    Contrairement à nous.

     

    Mais c'est vous qui en pâtirez.

     


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  • Coup d'oeil matinal à mon programme de la journée.

    Outre mes dossiers en retard et la nécessaire présence au cabinet pour les traiter (pour bien faire, je devrais en  solder 28 rien qu'aujourd'hui), l'agenda indique un rendez-vous à 9h, un autre à 16h, un dernier à 18h, que je donne une conférence à partir de 14h30, que je suis de permanence Garde à vue de 7h à 22h et que je dois dîner avec des gens que je connais pas.

    Et ça, ce n'est que la partie boulot.

    Je crois que j'en fais un peu trop.

    Et il neige.

    Je grelotte.

    J'en ai marre!

    Si quelqu'un a une île déserte au soleil à vendre pour pas cher, qu'il me laisse une proposition par mail.

    Je note dans mon agenda : "l'acheter".

    Bonne journée.


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  • Maîtresse

    Heaven et Maîtresse m'ayant inspirée, je teste les explications de Charmeur. Et voilà le résultat!

    Wow!

    Chuis fièèèèèèèère!


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