• J'ai fait un rêve dérangeant la nuit dernière, auquel je n'arrête pas de penser.

     

    Il se passe en deux temps.

     

     

    J'étais d'abord dans un endroit que je présume être chez moi bien que ça n'y ressemble pas, affairée à reclouer le tissu du dossier d'un fauteuil voltaire.

     

    J'ai le plus grand mal à clouer le tissu car les photos d'une jeune fille morte que j'ai cachées dans le rembourrage ne cessent de sortir.

     

    Je m'acharne, angoissée non pas à l'idée que le jeune fille photographiée soit morte (bien que je sache comment, quand et où elle a été tuée, je sais ne pas en être l'assassin), ni que l'on pût voir les photos (je suis seule chez moi), mais à l'idée que l'on pût les voir avant que ce ne soit le bon moment.

    J'ai en effet une mission à accomplir : je dois placer ce fauteuil dans un endroit stratégique.

     

    Lorsqu'enfin je réussis à retapisser le fauteuil comme à l'origine, il est temps de me préparer à sortir.

    J'enfile une longue robe noire à fines bretelles, des salomés noirs haut perchés, pas de sous-vêtements ni de bijoux, me maquille et pars avec mon fauteuil.

     

    Dans un deuxième temps, j'arrive dans un endroit bizarre.

     

    Comment dire ?

    Imaginez une route de terre, d'une longueur de 50 mètres, de pente ascendante (environ 3%), dans le quart supérieur duquel sont disposés, d'un côté seulement, des tables et des fauteuils défoncés ou des divans de velours.

    Je comprends, même si rien ne l'annonce, qu'il s'agit d'un club, ou d'une maison close.

     

    Au bout de la route se trouve une petite maison.

     

    J'ouvre la porte et fais face à une pièce longue et rectangulaire, ainsi qu'à des escaliers qui montent vers une pièce similaire.

    Je pénètre, avec mon fauteuil, dans la salle du bas, dans laquelle se multiplient des tables, fauteuils et divans identiques à ceux qui se trouvent dehors.

    Je comprends qu'il s'agit du lounge du club.

     

    Il y a peu de monde.

     

    Je progresse dans la salle, encore avec mon fauteuil, à la recherche de celui avec qui j'ai rendez-vous.

    Je ne le connais pas et ne sais pas à quoi il ressemble.

     

    Un homme sale et mal mis s'approche : c'est mon contact.

     

    Je veux lui donner le fauteuil, mais il me dit qu'il n'en veut pas, ayant reçu d'autres ordres.

    Je m'énerve, lui réponds que je n'ai rien à faire dans « leurs » histoires, que je devais tapisser et apporter le fauteuil, ce que j'ai fait, et que je veux maintenant partir.

     

    Il m'ignore et s'enfonce dans la salle.

    Je sens qu'il cherche une fille à tuer.

     

    Je pose le fauteuil près d'une table où reste un peu de place, et me dirige vers le fond de la salle à la recherche d'un lavabo où je pourrais me laver du fauteuil.

     

    Arrivée au fond de la salle, je découvre qu'il y a d'autres escaliers que ceux de l'entrée.

    Je les monte, pensant trouver le lavabo.

    À leur sommet, je suis entraînée dans un french cancan mené par des jeunes filles à moitié nues.

     

    Il s'agit de la salle de bal.

    Façon Belle époque. Mais les convives sont en smoking ou robe longue, souvent à moitié dévêtus. Je suis mal à l'aise : je ressens une ambiance cannibale.

     

    Je tente de traverser cette foule joyeuse et vicieuse toujours à la recherche des toilettes, quand soudain une femme d'une soixantaine d'années, grande, mince, presque décharnée, blonde, flanquée d'un aréopage de jeunes filles hilares, et qui semble être la patronne du club, me plaque les mains sur les deux pauvres tétons qui lui servent de seins et m'entraîne, ainsi accrochée à elle, dans une petite salle au fond de la salle de bal, que je n'avais pas vue.

     

    Là, elle commence à me déshabiller et m'ordonne de lui malaxer plus fort les tétons, de lui faire mal.

     

    Je proteste que je ne suis pas la pute qu'elle a dû commander, mais son avocat.

    Qu'il serait bon qu'on s'isole pour parler de son affaire.

     

    Elle rit et me répond que je ne sais pas m'amuser, et qu'on va plutôt faire l'amour.

     

    Je m'énerve, lui dit qu'il n'y pas matière à rire, qu'elle a quand même tué une jeune fille, et que j'étais déjà contre l'idée du fauteuil, que je n'allais donc pas continuer ce petit jeu.

     

    Elle me congédie, me dit que je  ne suis plus son avocat, mais que je suis toujours tenue au secret professionnel.

    Et qu'elle s'amusera sans moi.

     

    Je comprends qu'elle va tuer une autre fille.

    Je me souviens alors de cet homme qui avait de nouveaux ordres : je sais qu'il cherche une proie.

     

    Je veux tenter de l'empêcher d'accomplir son forfait, traverse la foule cannibale de la salle qui m'empêche de passer, arrive enfin à quelques mètres des escaliers qui mènent à la porte d'entrée quand une forêt de tables et de chaises se dresse devant moi.

    Je tente de les écarter, mais chaque chaise enlevée est aussitôt remplacée par une nouvelle.

     

    Je décide alors de monter sur les meubles pour accéder à la porte, et découvre que la salle haute est en fait en mezzanine de la salle basse.

    Il m'est donc plus rapide de sauter, ce que je fais, me ramassant dans un talus duquel je sors toute crottée et furieuse d'avoir manqué de casser mes chaussures.

    J'enlève celles-ci, mais n'ayant pas de sac où les mettre, je les abandonne, en écrasant une larme.

     

    Je cherche le type dans la salle basse, mais ne le trouve pas.

     

    Je cherche alors le fauteuil, mais tous les autres fauteuils ont été remplacés par des copies du mien.

     

    De plus en plus paniquée, je cherche de l'aide, mais les convives s'amusent de mes cris et me proposent de me détendre en passant au « salon privé ».

    Je hurle que l'heure est grave, qu'il y a plus urgent à faire qu'une partouze, ce qui les fait encore plus rire.

     

    Le type réapparaît, me prend par le bras en me disant de me taire car je vais nous faire repérer.

    Justement, il faut arrêter tout ça, il faut empêcher un autre crime, il faut qu'il m'aide.

     

    Il rit aussi.

    Je lui dis que je suis très sérieuse, que la blonde va tuer une autre fille ce soir.

    Il répond qu'il le sait.

    Je lui dis que je ne veux pas être complice.

    Il répond que je ne PEUX pas être complice.

    Je rétorque que mon statut d'avocat ne me protège pas, et même que je pourrais être radiée pour tout ça.

    Il répond que ça n'arrivera pas, qu'il y a une autre alternative, que je n'ai qu'à choisir.

    Il me regarde fixement, me tient toujours le bras, et je comprends que je suis la prochaine victime.

     

    Là, je me suis réveillée en sursaut, le cœur battant à mille à l'heure, angoissée de devoir choisir entre la radiation ou la mort.

    J'ai dicté le rêve pour m'en souvenir.

     

    Depuis, je cherche quelle peur véritable il cache.

    Mais ne trouve pas.

     

    Flippant.

     


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  • Tschok s'en va.

    Qu'est-ce que c'est que cette histoire?


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  • La merveilleuse histoire de mes mots-clés : suite d'un malentendu, ou comment ceux qui cherchent des "photos de gosses nus" ou de cornichons rencontrent l'URSSAF.

    42 commentaires
  • Comment peut-on préparer 4000 paillettes d'un virus hypercontagieux, les conditionner pour les envoyer à des labos, les adresser auxdits labos (4000 colis!), payer le prix des 4000 envois, et ne réaliser qu'après qu'on a fait une connerie?

    Je veux le secret de ce type pour mettre si bien son cerveau en veille : j'ai plein d'idées noires à chasser!

    A moins qu'on nous prenne encore une fois pour des oies et qu'on nous gave à grands coups de contes à dormir debout...

    Je vote 2.


    Pour ceux qui n'ont rien compris :

    http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3244,36-639077@51-638426,0.html

    http://www.liberation.fr/page.php?Article=289504

    http://www.quotimed.com/flashs/index.cfm?fuseaction=viewflashinfo&flashidx=8401

    Pardon si je scotche encore parfois sur les biosciences...

    Cursus universitaire oblige...


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  • Me suis disputée avec l'Amour.

    Snif.

    Petit matin gris, bien qu'ensoleillé.

    M'en vais pleurer chez mes parents.

    A lundi.


    8 commentaires


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