• Je sais : je me marre rarement au même moment que les autres, mais quand même.

    Hier, j'avais trouvé le post de Heaven assez drôle.

    J'ai voulu en rire.

    Bloggland en a pleuré.

    Peu ont compris l'idiotie de la chose : on n'est jamais totalement sincère, où que ce soit.

    Vous attendez-vous à ce que des inconnus dans le bus vous racontent leur vie par le détail?

    Espérez-vous entendre "non j'ai une maladie honteuse et purulente" en réponse à la question "ça va?".

    Souhaitez-vous que vos parents vous expliquent leurs rapports sexuels, votre patron combien il vous trouve irritants, et vos voisins bruyants?

    Avez-vous envie que vos gosses vous disent "Maman, tu es la plus belle, mais la mère à Kévin elle est encore plus belle"?

    Vous ferait-il plaisir d'entendre le matin : "putain, t'as vraiment une sale gueule aujourd'hui...Remarque ça fait oublier ta laideur habituelle", au lieu de "ravissant ce petit pull..."?

    etc.

    Non.

    Parce ce que sans un peu d'huile, les rouages de la vie en société sont grippés.

    Alors, évidemment qu'on ne dit pas tout.

    On n'en est pas moins vrai et sincère.

    L'ambiance d'hier m'a ennuyée.

    Je n'ai pas envie de me justifier.

    Bloggland est une aire de jeu pour moi.

    Si je ne m'y amuse plus, qu'est-ce que j'y fais?

    Je m'emmerde.

    Bloggland m'a tuer.

    Pour la peine, je m'en vais retrouver la vraie vie et ses vrais combats.

    Car, si je suis plus "second degré" que les autres, c'est peut-être aussi parce que mon quotidien IRL n'est fait que de ça : de disputes dans lesquelles il faut avoir le dernier mot.

    Faire cracher à l'autre qu'il ment.

    Cacher que l'on n'est pas soi-même irréprochable.

    Se battre, avec des règles et des codes imposés certes, mais se battre.

    Alors je le répète : la prochaine bagarre virtuelle me fera rire par son insignifiance.

    Mais me lassera aussi.

    Bonne journée.


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  •  

    -         Bonjour Monsieur, je viens me confesser.

    -         Bonjour ma fille, mais on dit mon père.

    -         Mon père est avec vous ? Salut Papa ! Je repasserai quand vous serez seul alors...

    -         Non, mon père, c'est moi.

    -         Vous êtes votre père ? Ce n'est pas bien catholique, tout ça...

    -         Je suis votre père.

    -         Ce n'est pas ce que m'a dit ma mère...

    -         Vous êtes ma fille, je suis votre père.

    -         Vous délirez. Ou alors vous étiez bien absent toutes ces années, vous devriez avoir honte.

    -         Bon, appelez-moi comme vous voulez mais venons-en au fait.

    -         Bien. Je suis venue me confesser.

    -         Certes.

    -         ...

    -         J'écoute.

    -         Je ne sais pas comment on fait.

    -         C'est la première fois ?

    -         Ben oui.

    -         Quel âge avez-vous ?

    -         Malotru, on ne demande pas son âge à une dame !

    -         Pardon. Je m'étonne juste que vous ne l'ayez jamais fait auparavant...

    -         Je suis athée, ça n'a rien d'extraordinaire.

    -         Mais... que faites-vous ici alors ?

    -         Ne m'embrouillez pas... Une amie me dit que je pêche malgré moi, alors je viens me confesser. Et il me semble que votre Dieu a envoyé son fils pour sauver les païens.

    -         Certes. Allons-y alors...

    -         J'ai pêché.

    -         Non : mon père pardonnez-moi car j'ai pêché.

    -         Ça c'est votre problème. Vous irez vous confesser après.

    -         Arf.

    -         Donc voilà. J'ai ouvert un blog.

    -         Un ... ?

    -         Blog. C'est comme un journal intime, mais en ligne, donc pas intime du tout, que les gens peuvent commenter.

    -         Hein ?

    -         Bref. Au fil du temps, je m'y suis fait des amis. Enfin, je le croyais. Car l'une d'eux me dit qu'en fait je n'ai trouvé là qu'un public, laudateur de surcroît.

    -         Mais le péché ?

    -         Orgueil. Ce n'est pas dans votre liste ?

    -         Si. Mais je ne comprends pas où est l'orgueil.

    -         Ben moi non plus. Mais je dois être orgueilleuse si j'ai un blog. Et je me demande même si je ne suis pas idiote de ne pas l'avoir compris avant.

    -         Meuh non.

    -         Mais si. Idiotie, ça fait partie de la liste ?

    -         Non.

    -         Pourtant, c'est grave.

    -         Ne m'en parlez pas.

    -         Ben si, je suis venue pour ça. Ne seriez-vous pas un peu fainéant ? c'est votre boulot d'écouter les gens parler, non ?

    -         ...

    -         C'est un péché ça, la paresse.

    -         Oui.

    -         Bon. Vous me ferez deux pâtés et trois ovaires. Et on n'en parle plus.

    -         Mais...

    -         Si, si, ça ira. Et un chèque de 60 euros pour la consultation.

    -         Mais...

    -         D'ailleurs vous viendrez me voir toutes les semaines : je suis sure que vous êtes mythomane : vous croyez être votre père et le mien. Revenez me voir jeudi : je vous expliquerai comment ouvrir un blog. Parfait pour les mythomanes.

    -         Je ne comprends rien.

    -         Vous comprendrez. Allez, à jeudi. Ne me remerciez pas, on règlera les problèmes d'honoraires plus tard. Au revoir Monsieur.

    -         Mon père !

    -         Il peut venir aussi.

     

    Je ne me sens pas vraiment soulagée.

    Je ne suis pas sure d'être absoute.

     

    Aussi, pour que la prochaine confession soit plus efficace, je demande à tous mes visiteurs du jour de ne tenir ici aucun propos laudatif et de me lister mes défauts.

     

    Thérapie de groupe.


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  • « Moi c'que j'ai surtout détesté à l'étranger, a part les étrangers eux mêmes évidemment, c'est surtout qu'ils parlent pas Français. Et selon les pays où qu'on va, ils parlent pas le même étranger. T'apprends l'étranger, tu vas ailleurs, tu sais plus parler avec les mecs. T'arrives à Dakar, c'est une grande ville, avec un plan de Paris, y'a pas une rue qui correspond. Ils disent qu'ils veulent développer le tourisme, y s'foutent de notre gueule quand même un p'tit peu, hein, quand même un p'tit peu. »

     

    Coluche, Les Vacances, 1979.

     

    Rome, c'est pareil.

    Avec le plan de Paris, t'es perdu.

    Le Panthéon n'est pas rue Soufflot.

    Le Parlement est n'importe où.

    Le Parc des Princes est en ruines.

    Il y a plusieurs Arcs de Triomphe ; impossible de retrouver les Champs Elysées.

    Quant à Pigalle, y en a pas. Ou si : un seul sex-shop.

    La Seine ne coule même pas dans le même sens.

    Et la partie Antiquités du Louvre est à ciel ouvert.

     

    Un vrai capharnaüm.

    Tout se chevauche.

    Y a pas d'logique.

     

    Les Romains n'ont pas classé les monuments par ordre chronologique.

    Ils les ont empilés.

     

    T'ajoutes à ça qu'ils ne parlent pas l'étranger que j'ai appris, et tu comprends que j'aie pu manger une pizza au Nutella.

     

    Que fait Malraux ?

     


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  • De là :

    http://blog.staracademy.tf1.fr/blogs/frenchdoctor/0,,,00.html

    (mes photos ont été effacées d'office par les administrateurs : dommage, elles étaient drôles).



    A défaut de répondre aux questions du post précédent, et pour surfer sur l'air du temps à la "I am what I am", voici mes origines bloguesques.

    Ab initio, j'avais créé ce blog pour ennuyer le jeune.

    Mais ça l'a amusé : j'étais donc star du blog, les votes pleuvaient pour moi (le jeune adore qu'on le chatouille) et je m'enfonçais dans ce personnage de vieille donneuse de leçons.

    Puis son succès m'a fatiguée : pour rester dans le Top 5, je devais écrire chaque jour, sachant que la plupart de mes textes ont été censurés.

    Trop de boulot de corriger et corriger encore les textes jusqu'à ce qu'il n'y soit fait aucune allusion à ce que les administateurs assimilent à un comportement déviant.

    Par exemple, les mots police, voleur et préservatif sont des gros mots.

    Et tout dénigrement des élèves est banni.

    J'ai donc cherché une terre d'asile et suis arrivée ici.

    Où l'on est libre.

    Je préfère.

    Si donc certains s'imaginent que je suis en mal de ré-creation de mon personnage, qu'ils aillent voir le précédent blog : mort parce que je n'ai pas su tenir mon rôle.

    Arf.


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  • L'amertume de Heaven me ramène à la mienne.

    Sommes-nous qui nous croyons être?

    Je ne sais.

    Pour ma part, ces derniers temps, je voudrais être quelqu'un d'autre.

    Précisément, je m'interroge sur ma pérennité dans la profession que j'ai embrassée.

    Je ne peux malheureusement partager avec vous mes angoisses et recueillr vos avis et commentaires, alors que j'en aurais tant besoin.

    Bref.

    Je crois qu'il est temps pour moi de changer.

    Je suis une instable : j'opère des virages à 180 degrés tous les deux ou trois ans environ.

    Et cependant, je me dis que pour une fois, peut-être, je devrais m'acharner.

    Lutter contre cette envie de tout balancer.

    De tout détruire, pour reconstruire ailleurs.

    Qui suis-je? Où vais-je?

    Je ne sais plus.

    Je ne l'ai jamais su.

    Lassant.


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